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samedi 7 mai 2022

Immanuel Wallerstein, Le destin du monde à l'époque du capitalisme moderne

 "On ne compte plus les études spécialisées sur la conduite en état d'ivresse en Alabama, le harcèlement sur Internet ou la stigmatisation des transsexuels brésiliens à Paris. En revanche, sur la crise économique globale, la sociologie n'a rien de bien particulier à dire." (Caillé et Vendenberghe, De la sociologie à la science sociale) 

dimanche 19 juillet 2015

6-Rouge-Blanc-Bleu, épilogue: que faire?

Mise à jour, le 20-06-2019.


La réinvention des premiers socialismes
Parvenu à ce point, une question s'impose pour finir, celle à laquelle L. Tolstoï avait donné le titre d'un de ses textes, cherchant à faire face au défi que posait la terrible misère de la Russie de son époque: Que faire? La situation, telle qu'elle se présente pour nous, aurait de quoi, en effet, laisser désarmé. Nous avons le socialisme qui a été définitivement liquidé par la gauche libérale, un capitalisme qui tend à devenir totalitaire et une droite extrême pour laquelle tout semble conspirer pour qu'elle prenne encore plus d'ampleur. Sortir de cette triple impasse ne sera évidemment pas une mince affaire. On peut commencer, du moins, par explorer cette piste: si le socialisme a bien été enterré par la gauche libérale, cela ne veut pas dire pour autant qu'il aurait épuisé toutes ses potentialités émancipatrices et qu'il n'y aurait plus rien à tirer de son histoire pour notre présent. En un raccourci saisissant, le socialiste anglais du XIXème siècle, William Morris  avait résumé de façon prophétique, tout ce que sera l'histoire du socialisme depuis ses origines, au début du XIXème siècle, jusqu'à aujourd'hui: "Les hommes combattent et perdent la bataille, et la chose pour laquelle ils ont lutté advient malgré leur défaite. Quand elle advient, elle se révèle être différente de ce qu'ils avaient visé, et d'autres hommes doivent alors combattre pour ce qu'ils avaient visé, sous un autre nom." (cité par M. Abensour, Préface à E. P. Thompson, La formation de la classe ouvrière anglaise, XLVIII)


vendredi 19 juin 2015

5-Le cocktail du populisme d'extrême droite

Dernière mise à jour, le 20-06-2019

L'extrême droite actuelle n'est évidemment plus ce qu'elle pouvait encore être jusqu'en 1945 avant la chute du gouvernement de Vichy qui constitue, comme on l'a vu, la dernière tentative de restauration de l'Ancien Régime. Comme le concluait Eugen Weber, au terme de son travail sur l'extrême droite française de la première moitié du XXème siècle, "le royalisme est mort et enterré [...] Le Pen aurait pu n'avoir jamais entendu parlé de l'Action Française." (E. Weber, L'Action Française, p. 629) Pour saisir pleinement la portée de cette remarque, il faut à nouveau mobiliser ici le concept de mouvement sinistrogyre (rotation vers la gauche) qui avait défini la dynamique du champ politique depuis la Révolution de 1789. Si on replace en imagination le parti de Le Pen dans le contexte du XIXème siècle, il aurait certainement paru comme un parti de centre-gauche, à tout le moins. Cela signifie donc que c'est la gauche qui a envahi la quasi totalité du champ politique aujourd'hui et que même ce que l'on considère comme l'extrême droite est issue de la même matrice intellectuelle et politique que la plupart des partis de gauche actuels:"En France, il existe deux partis de gauche dont l'un, par convention, s'appelle la droite." (bis repetita. M. Druon)
 Il faut quand même, il me semble, un peu nuancer cette mort proclamée de la droite originelle. En effet, même s'il n'est plus question, à part dans quelques sectes intégristes folkloriques, comme dans le cinquième arrondissement de Paris autour de l'Eglise de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, de rétablir le monarchie et le pouvoir de l'Eglise, l'actuelle populisme d'extrême droite n'en réactive pas moins certaines composantes essentielles de ce que fut autrefois l'emblème blanc de la nation, d'une façon évidemment nouvelle. On retiendra principalement de ce cocktail trois ingrédients qui seront complétés par quatre autres, moins centraux dans l'analyse ici: le nationalisme, l'antisémitisme (haine du juif), la sécurité et le patriarcat (domination des hommes sur les femmes) Avec ce tout, on aura faire un tour d'ensemble assez complet de la question...

dimanche 29 juin 2014

4-L'épuisement du clivage droite - gauche: sous le signe du drapeau bleu

Dernière mise à jour, le 13-04-2018.

La ligne d'analyse que suit Alain de Benoist (1) me semble assez bien synthétiser les raisons historiques de fond qui expliquent la perception très juste qu'a la population, aujourd'hui, comme toutes les enquêtes d'opinions le montrent, d'une perte de signification de ce clivage qui avait structuré la vie politique depuis la Révolution de 1789:"les trois grands débats qui, depuis deux siècles, avaient entretenu en France le clivage droite-gauche, sont aujourd'hui pour l'essentiel terminés." (de Benoist, L'effacement du clivage droite gauche, p. 3 )

jeudi 5 juin 2014

3) Rouge-Bleu vs Blanc, le grand tournant de l'affaire Dreyfus

Dernière mise à jour, le 01-04-2018

La neutralité initiale des socialistes
L'affaire Dreyfus n'est, en elle-même, qu'un banal fait divers qui tiendra en haleine l'opinion publique de 1894 à son épilogue en 1906. Un officier juif de l'armée française est accusé à tort d'avoir livré des secrets militaires aux Allemands. L'importance de cette affaire vient du fait qu'elle va cristalliser autour d'elle le conflit politique bleu-blanc-rouge et conduire à une reconfiguration bipolaire du paysage politique annonçant ce qu'il deviendra au XXème siècle. En ce sens,"l'affaire Dreyfus peut être comparée fort bien à une révolution politique..." (G. Sorel,  La décomposition du marxisme, p. 43) Au point de départ, la position des socialistes consiste à adopter très généralement une attitude de neutralité conforme à la tripolarisation du champ politique qui prévalait jusque là: cette affaire a d'abord été perçue, par eux, comme un conflit opposant deux fractions des classes possédantes de la société qu'ils renvoyaient dos-à-dos: les réactionnaires anti-dreyfusards de droite (les blancs), et les dreyfusards de la bonne bourgeoisie libérale et républicaine de gauche (les bleus) 

mardi 20 mai 2014

1) Rouge-Blanc-Bleu: aperçus d'une philosophie et d'une contre histoire politiques modernes, introduction

 
"Dans un monde aussi conflictuel, où victimes et bourreaux s'affrontent, il est, comme le disait Albert Camus, du devoir des intellectuels de ne pas se ranger aux côtés des bourreaux." (Howard Zinn, Une histoire populaire des Etats-Unis, p. 15)