jeudi 12 janvier 2017

3) En quel sens l'humain est un être de culture? Sur le plan anthropologique

Pour une version encore plus approfondie de cette partie, on renverra à  cet élément du cours.

On peut tirer au moins trois implications fondamentales qui vont nous permettre de mieux comprendre encore en quel sens l'humain est un être de culture, au sens le plus fort du terme, du fait de sa néoténie...

mercredi 11 janvier 2017

2) En quel sens l'humain est un être de culture? Sur le plan psychologique


a) la folie humaine
Sur le plan psychologique, l'homme est un être de culture en ce sens que c'est la culture qui va  apporter les remèdes à sa folie native. Un des grands apports de la pensée moderne, en particulier avec la psychanalyse, a été de mettre à mal la définition traditionnelle que l'on  donnait de l'humain comme un être doué de raison. "Les hommes naissent fous" , au contraire, comme l'affirmait le dramaturge Samuel Beckett et d'autres avec lui:"(...) contrairement au vieux lieu communce qui fait de l'homme un homme n'est pas qu'il est raisonnable ou rationnel - ce qui de toute évidence est une aberration. Il n' y a pas d'être plus fou que l'homme. " (Castoriadis,  La montée de l'insignifiance, p. 111) Voilà qui n'est pas pour rassurer. Ce qui soulève au moins deux questions. En quoi la folie native de l'humain est-elle liée au phénomène biologique de la néoténie? Qu'est-ce que la culture vient apporter comme remède pour soigner l'homme de sa folie?

mardi 10 janvier 2017

1) En quel sens l'humain est un être de culture? La néoténie ou l'inachèvement biologique de l'humain

Introduction

Commencer par voir que le sujet admet implicitement une chose: l'humain est un être de culture. Tout le problème étant de savoir quel sens il faut donner à cette idée. Qu'est-ce que signifie le fait de définir l'être humain par la culture? Cela va nous renvoyer d'abord à un défaut de sa nature, au fait qu'il naît fondamentalement inachevé, ce que la science aujourd'hui redécouvre sous le concept de néoténie. La culture est ce qui vient suppléer à cet inachèvement  biologique sans quoi l'être humain ne serait tout simplement pas apte à vivre. Les conditions de survie de l'espèce humaine dépendent d'abord du bon fonctionnement  d'institutions que le génie humain a  dû créer pour compenser l'inachèvement biologique de l'espèce.
Démarche pour traiter la question: comme pour tous les sujets qui n'appellent pas de réponse par oui/non, pensez à vous servir, si vous avez du mal à structurer votre réflexion, du plan par analyse de niveaux. C'est celui que je suis ici.
Il faudra d'abord traiter la question sur un plan biologique pour mettre en évidence les marques accentuées de la néoténie chez l'humain qui en font un être inachevé par nature. Nous en tirerons ensuite les implications sur différents plans. Sur un plan psychologique: la néoténie permettra de tordre le cou à une idée reçue qui voudrait voir dans la raison le propre de l'humain; au contraire, elle rend plutôt compte de sa folie native. S'il est un être de culture sur ce plan, c'est au sens où celle-ci vient apporter un remède pour soigner sa folie autant qu'elle peut le faire. Dans les conditions actuelles, il y a un affaiblissement certain de la culture qui tend à devenir un obstacle sur la voie de la croissance économique. Les formes actuelles de la folie humaine empruntent à ce que nous qualifierons de "culture du narcissisme". Une crise de la culture est d'abord une crise anthropologique; car, sur ce plan, notre inachèvement biologique signifie que nous ne naissons pas humain; il nous faut le devenir par l'apprentissage d'une culture. La spécificité humaine liée à l'inachèvement biologique  de l'espèce est de nécessiter une éducation qui transformera un être initialement inapte à la vie en un individu capable de se développer et de faire société avec les autres membres de son espèce. Si l'on peut dire que la culture constitue notre seconde nature qui vient compenser notre défaut de première nature c'est en précisant qu'il faudra renverser la perspective naturaliste habituelle que l'on a sur le processus d'hominisation; ce n'est pas la culture qui succède à la nature; il y a, à l'inverse, une antériorité de la culture qui a façonné, d'une multitude de façons, depuis, en gros, trois millions d'années, notre être biologique. C'est finalement sur le plan pratique que se reposera la question, suivant ses dimensions morale et politique, individuelle et collective. Sur ce plan, son inachèvement biologique  destine l'humain à l'autonomie, en ce sens qu'il lui revient de se faire à lui-même son propre plan de conduite, comme le disait Kant, puisque la nature ne lui en a pas laissé. Cette destination pratique à l'autonomie signifiera que l' humain existe, avant tout, suivant un projet qu'il se donne et non suivant une nature immuable qui le déterminerait une fois pour toute à être ce qu'il est. L'histoire montre combien le combat pour l'émancipation entendue en ce sens, est difficile à mettre en oeuvre. Ce qui posera surtout problème, ici, c'est le devenir adulte d'un être voué à conserver toute sa vie des marques juvéniles (jeunes)...


lundi 2 janvier 2017

Peut-on dire d'une société qu'elle est supérieure à une autre? (bis)

Je propose la variante suivante d'un sujet que j'ai déjà traité ici, d'une façon qui ne m'avait pas pleinement satisfait, et, qui montre bien qu'un même sujet peut-être abordé de multiples façons. Trois éléments m' ont servi de guide. Premièrement, exploiter les éléments du cours vus jusqu'à présent qui sont différents de ceux de la première version du sujet centrés sur la question politique de la démocratie que je n'ai pas encore traité cette année. Deuxièmement, aborder la dernière partie du sujet sous l'angle d'une problématique  du bonheur comme l'a fait une copie d'un très bon niveau de réflexion. Enfin, en bonus, je suis même parvenu à intégrer dans ma problématique la question cruciale pour notre avenir à tous de l'écologie que rien dans le programme n'encourage pourtant à traiter.

Introduction
Formulation du problème: Notre façon de hiérarchiser les différentes sociétés par la mesure de leur P.I.B. (Produit Intérieur Brut) pour définir leur richesse est extrêmement problématique. Par exemple, un pays qui connait une catastrophe écologique comme une marée noire verra son P.I.B. croître par l'activité économique que génèrent les travaux de dépollution. Il serait pourtant absurde d'en conclure que cette société est plus riche qu'un pays comme le Bouthan qui prend le plus grand soin pour  préserver son environnement naturel. Il nous faut donc définir un autre critère pour évaluer la richesse d'une société, mais lequel?
Démarche pour traiter le problème:
-soumettre à la critique le préjugé économiciste qui prétend hiérarchiser en inférieures et supérieures les sociétés en fonction de la taille de leur P.I.B.
- partant de là, montrer que la notion de richesse d'une société est relative. Dans toute société qui a hérité des formes primitives d'existence, la richesse est pensée en termes de liens sociaux et non de biens matériels accumulés comme c'est le cas dans les sociétés modernes de marché.
-d'où la nécessité de dépasser notre préjugé économiciste et redéfinir notre notion de la richesse pour hiérarchiser tout autrement les différentes sociétés en développant le concept de "Bonheur National Brut" tel qu'un pays comme le Bhoutan l'a inventé et qui est proche de la notion de Buen Vivir (Bien Vivre) que l'on trouve dans la culture amérindienne, les deux  intègrant à la fois le souci de prendre soin de l'environnement naturel et de la richesse des relations sociales et non pas simplement de chercher à faire croître indéfiniment la production d'une quantité purement abstraite de biens matériels.