jeudi 2 août 2018

5) Philosophie de la monnaie: la dynamique émancipatrice de la forme-argent. L'argent et le principe d'économie d'énergie

Cette dynamique émancipatrice qu'a enclenché la forme-argent sera étudiée d'un triple point de vue. Comment d'abord elle a pu rendre possible un formidable développement de la culture: ce qu'on a appelé la Renaissance, qui s'amorce dès le XIIIème siècle, puis la naissance des sciences et de la philosophie moderne ne sont pas compréhensibles sans l'extension de l'économie fondée sur l'argent. Il faudra ici mobiliser le concept d'économie d'énergie, tel que l'a élaboré le philosophe et sociologue Georg Simmel (1858-1918), pour comprendre comment l'argent a pu permettre de libérer une fantastique quantité d'énergie pour les tâches supérieures de la culture.

On verra alors commencé à apparaître la connexion intime entre le développement de l'économie fondée sur l'argent et le progrès dans la réalisation de la liberté qui donnera lieu à la partie suivante. Enfin, on verra que cette libération va de pair avec un processus d'égalisation entre les individus. Si bien que l'on sera amené à en tirer que l'origine et la nature des idéaux à vocation universelle de liberté et d'égalité formalisés dans le premier article de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen ("Tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit...") ne s'éclairent qu'à la lumière de l'extension de l'économie fondée sur la forme-argent sans laquelle ils auraient pu difficilement voir le jour. Ils représentent, sur le plan juridique, le sommet de toute une chaîne évolutive vieille de plus de 2600 ans. Pour autant, il ne faudra pas en surestimer les vertus car cette dynamique émancipatrice est aujourd'hui largement épuisée pour des raisons qu'il faudra élucider. 
Ici, nous allons dans un premier temps développer la signification générale du principe d'économie d'énergie avant de voir comment il se réalise dans des proportions considérables avec la forme-argent.

Le principe d'économie d'énergie dans l'évolution de la vie
On sait que le concept d'énergie joue un rôle absolument central dans la science moderne puisque ce que celle-ci prétend avoir découvert c'est que toutes les forces physiques à l'oeuvre dans l'univers ne seraient que des transformations d'un invariant, l'énergie. Par exemple, la locomotive ne fait que transformer de l'énergie électrique en énergie cinétique (mouvement). Le principe d'économie d'énergie a donc un champ de validité qui s'étend bien au-delà des seules activités humaines pour embrasser l'ensemble de l'évolution de la vie. Depuis ses formes élémentaires jusqu'aux plus complexes, on peut comprendre toute la chaîne évolutive comme traversée par une tendance à économiser l'énergie et la rendre ainsi disponible pour des tâches toujours plus avancées:"On peut considérer que toute évolution ascendante dans la chaîne des organismes est régie par la tendance à l'économie d'énergie." (Georg Simmel, La différenciation et le principe de l'économie d'énergie, L'argent dans la culture moderne, p. 43) Ce qu'il faut d'abord relever c'est qu'il s'agit d'une "tendance" non d'une réalité pleinement effective car la vie va rencontrer un certain nombre d'obstacles qui vont l'empêcher de réaliser pleinement ce principe. La formule bien connue, "la nature emprunte toujours le chemin le plus court" doit alors être rectifiée par celle plus exacte "selon laquelle [elle] cherche le chemin le plus court." (ibid., p. 58)
 Nous ne nous attarderons pas ici sur ces obstacles (la friction, le détour et la coordination superflue des moyens) mais sur la signification générale du principe d'économie d'énergie qui tend à se réaliser dans l'évolution de la vie. En fonction de lui, on peut établir une hiérarchie des formes de vie des plus économes en énergie aux plus gaspilleuses:"Un être vivant est d'autant plus, proche de la perfection qu'il peut atteindre une même fin avec une plus petite quantité d'énergie." (ibid., p. 43) En effet, prenons deux organismes qui remplissent exactement les mêmes fonctions. L'un pourra être dit supérieur à l'autre dans l'exacte mesure où il aura besoin d'une quantité d'énergie moindre pour accomplir la même chose. Le processus évolutif qui en découle se résume alors à ceci que l'énergie ainsi économisée sera désormais disponible pour l'accomplissement de nouvelles fonctions supérieures:"[L'être évolué] peut de cette manière réserver cette énergie pour l'exécution de fonctions supérieures; l'économie d'énergie est la condition préalable à la dépense d'énergie." (ibid., p. 43) Plus il en a été économisé et plus la dépense pourra être grande ouvrant le champ à la réalisation d'un ensemble d'autant plus important de fonctions. Et le même processus se répète à chaque fois  à des échelons toujours plus élevés jusque dans le domaine dématérialisé des activités spirituelles où l'énergie prend une forme psychique. Prenons un exemple emprunté à la culture humaine qui va nous ramener à l'argent: l'invention de l'écriture. Si elle a pu marquer une étape clé dans l'évolution de l'humanité, c'est parce qu'elle a porté l'application du principe d'économie d'énergie à un degré inouï. Auparavant, une énorme quantité d'énergie psychique était employée aux tâches de mémorisation. Nous avions donné un aperçu, dans la partie précédente, de ces extraordinaires capacités des gens des cultures de l'oral à propos de la façon dont ceux qui étaient les plus experts dans les affaires monétaires parvenaient à se souvenir de l'histoire particulière de centaines d'objets différents. Mais, en contrepartie, la quantité d'énergie psychique employée ainsi n'était plus disponible pour d'autres tâches de l'esprit. Désormais, avec le support de l'écrit, un minimum est requis pour le travail de mémorisation et une quantité considérable va se retrouver disponible pour la poursuite d'autres tâches, supérieures de l'intellect, car orientées vers la création plutôt que la conservation des connaissances.
L'énergie ainsi économisée pourra se dépenser dans le développement des sciences, en particulier. Celles-ci visent à la formation de lois universelles comme celle de la gravitation. Il s'agit ni plus ni moins que d'une nouvelle application du principe d'économie d'énergie à un échelon supérieur. La simple formulation d'une loi rassemble en elle une infinité de cas qu'il n'est plus nécessaire de passer en revue les uns après les autres. Là encore, une gigantesque quantité d'énergie est économisée de cette façon et désormais disponible pour d'autres tâches de l'esprit:"la loi, qui condense dans une seule formule le comportement d'une infinité de cas individuels, représente pour la pensée la plus grande économie d'énergie qui soit; quiconque connaît la loi est à celui qui ne connaît que le cas individuel ce qu'est le propriétaire d'une machine au travailleur manuel." (ibid., p. 52) La comparaison faite ici est d'une grande portée et permet de commencer à comprendre deux choses essentielles: le bouleversement d'une ampleur telle qu'il nous est impossible d'en évaluer encore aujourd'hui les répercussions futures qu'a constitué l'invention du machinisme. La machine condense en elle une extraordinaire quantité d'énergie de la même façon qu'une loi universelle de la science synthétise une infinité de cas. Comparons, par exemple, une locomotive, qui a été un des principaux fers de lance du développement des sociétés industrielles au XIXème siècle, avec un attelage de chevaux qu'elle a remplacé. A un premier niveau, on peut dire que la locomotive consomme plus d'énergie que l'attelage et l'on serait alors tenté d'en conclure qu'elle contrevient au principe d'économie d'énergie. Mais, à un second niveau, relativement à la quantité d'énergie cinétique (quantité de mouvement) qu'elle permet d'obtenir, elle est, en réalité, plus économe: il faut donc tenir compte de la proportion entre la quantité d'énergie employée et les effets obtenus pour évaluer le caractère économe d'un dispositif (même si il faudrait intégrer aussi le fait que l'énergie de la locomotive est produite à partir de ressources non renouvelables à la différence de l'attelage mais c'est là encore une autre histoire). C'est aussi de cette façon là que l'on peut justifier l'édification d'un Etat sur un territoire étendu comme les Etats-nations modernes. Comparativement à une structure fragmentée sans unité, il demande une quantité supérieure d'énergie, mais il permet de réaliser, proportionnellement, un nombre bien plus important de fonctions. Le même principe se retrouve dans le domaine culturel de la lecture: soit deux livres dont l'un requiert un effort soutenu d'attention comme mettons, La grande transformation de Karl Polanyi et un roman de gare. Le premier demande une bien plus grande quantité d'énergie pour être lu, vu l'effort de concentration très supérieur qu'il mobilise; mais, relativement aux effets que j'en retirerais en terme de connaissances acquises, les deux sont sans commune mesure et c'est bien la lecture du premier, de ce point de vue, qui économise le mieux l'énergie comme la locomotive par rapport à un attelage de chevaux. En second lieu, on comprend aussi pourquoi les capitalistes qui possèdent les machines vont littéralement écraser, sous l'effet de la loi de la concurrence, les travailleurs manuels de l'artisanat qui n'oeuvraient encore qu'avec des outils pré-machiniques. La quantité d'énergie économisée qui peut être dépensée  dans les deux cas est sans commune mesure.

L'économie maximale d'énergie que réalise la forme-argent
Comme la machine pour l'énergie physique, l'argent, réalisent une économie maximale d'énergie dans le domaine psychique. Dans l'approche que nous suivons avec Simmel, l'argent est d'abord compris, non comme un objet de la science économique, mais comme un phénomène d'ordre intellectuel et psychologique "[vouée] à assister la psyché dans ses entreprises d'économie d'énergie." (Alain Deneault, Introduction à, Georg Simmel, L'argent dans la culture moderne et autres essais sur l'"économie de la vie", p. 12) Dans ce cadre d'analyse, ce qui a fait le succès de l'argent tient d'abord en ce qu'il permet à la psyché (âme) d'économiser une quantité considérable d'énergie qui sera alors rendue disponible pour l'accomplissement de nouvelles fonctions.
Comprenons d'abord bien en quel sens tout notre appareil psychique s'organise suivant la tendance à l'économie d'énergie. On peut distinguer pour ce qui est de notre activité mentale de cognition (connaissance) deux systèmes qui correspondent, sur le plan biologique, l'un au cerveau primitif (reptilien) lié aux intuitions et aux processus inconscients de pensée, et l'autre, le cortex préfrontal lié à la raison, à la réflexion et à la conscience. Pour reprendre les travaux de psycho-économie de Daniel Kahneman ("prix Nobel" d'économie) et Amos Tverski, le premier correspond à notre "système 1" qui est le mode de pensée spontané et routinier; le second, le "système 2" est le mode réfléchi qui fait appelle à la conscience. Ce qu'il faut relever, c'est que ce dernier demande beaucoup plus d'énergie que le premier. Par conséquent, pour pouvoir disposer de l'énergie nécessaire au déploiement de l'activité consciente, il est nécessaire de pouvoir en économiser le maximum en augmentant le volume des activités mentales qui peuvent être confiées au système 1. C'est pourquoi A. N. Whitehead pouvait dire que le degré d'avancement d'une civilisation se mesure à la quantité d'actions qu'elle permet d'accomplir de façon inconsciente. Plus elle sera élevée, et plus on aura libéré d'énergie pour des tâches supérieures de l'esprit.
Une fois intégrée l'économie générale qui est celle de la psyché, on peut maintenant comprendre comment l'argent fonctionne pour elle comme un dispositif qui permet de porter à son maximum l'économie d'énergie en confiant une énorme quantité de tâches au système 1, rendant ainsi disponible une quantité d'autant plus importante pour le système 2. Précisément, l'argent dispense de toutes les opérations de l'esprit qui consistent à déterminer la valeur respective des choses. Le terme allemand qu'emploie Simmel pour parler de l'argent est éclairant:"Geld est un substantif formé à partir du participe présent du verbe gelten, "valoir". Il est un "valant"." (ibid., p. 8) L'argent, en ce sens, a le même statut que la loi universelle dans le domaine des sciences: il économise une infinité d'opérations au cas par cas pour juger de la valeur de chaque chose comparativement à une autre; l'argent permet de savoir immédiatement, sans avoir à y réfléchir, qu'une quantité x de A vaut une quantité y de B. Il a donc cette vertu de permettre d'économiser un maximum d'énergie dans toutes les opérations consistant à déterminer une valeur à quelque chose comparativement à une autre. Ce qu'il faut entendre par "geld" a donc un sens large:"[...]est geld toute production de l'esprit qui, dans un contexte culturel donné, se montre capable de soulager l'esprit et la psyché d'opérations complexes visant à stipuler la valeur des choses." (ibid., p. 13) 
C'est par un double processus de différenciation et de fusion que l'argent réalise cette économie d'énergie maximale. Le processus de différenciation se retrouve dans toutes les sphères de la culture comme le montre, par exemple, l'évolution des langues. Dans les plus anciennes, il n'existait qu'un petit nombre de voyelles qui se caractérisaient par des différences nettes et tranchées entre elles. Le processus de différenciation conduit à la formation de nouvelles voyelles intermédiaires qui vont réduire le fossé entre elles, situation nouvelle qu'il faut alors comprendre en terme d'économie d'énergie:"On a donné une bonne explication du phénomène en disant qu'il permet d'alléger le travail des organes de la parole; la fluidité plus grande de la langue, obtenue grâce à des sons intermédiaires, à des nuances souples et discrètes, représentait une économie d'énergie comparée au passage sans transition d'une voyelle fortement marquée à une autre, qui exigeait à chaque fois une innervation complètement différente." ( (Georg Simmel, La différenciation et le principe de l'économie d'énergie, L'argent dans la culture moderne et autres essais sur l'"économie de la vie", p. 44) C'est sur le même schéma qu'il faut penser l'invention de la forme-argent dans le cadre de l'avantage évolutif qu'elle va procurer. Elle est elle aussi issue d'un processus de différenciation. Avec sa création, les choses se différencient en acquérant une propriété nouvelle, leur valeur d'échange. Cette différenciation s'accompagne donc d'un processus de fusion: la valeur d'échange de toutes les choses va fusionner dans un symbole monétaire unique qui permet de les convertir les unes dans les autres avec la plus grande facilité.
A la différenciation et la fusion s'ajoute enfin la concentration. On économise d'autant plus l'énergie qu'on parvient à la concentrer dans une forme plus petite. Pour saisir toute l'ampleur du phénomène, il faut passer en revue les trois stades de l'économie humaine. Au premier niveau de l'agriculture, il est très compliqué de condenser en un petit espace une grande quantité d'énergie. La terre étant ce qu'elle est ne se laisse pas comprimer en une forme réduite. Au second niveau de la production industrielle, un pallier peut être franchi dans la concentration de l'énergie: la forme de l'usine équipée de machines permet de rassembler en un espace restreint une énorme quantité d'énergie. Le degré maximal est atteint avec la forme-argent:"il permet [...]  de concentrer la plus haute somme de valeur dans la plus petite forme, jusqu'à ce chèque de 10 millions de dollars établi une fois par Jay Gould." (Simmel, Philosophie de l'argent, p. 651) Cette somme astronomique condense dans une toute petite forme, une potentialité énorme d'actions possibles qui demanderaient une quantité incommensurablement plus grande d'énergie si, sans passer par la forme-argent, il fallait les mettre en branle une par une de la même façon qu'il faudrait passer en revue tous les cas individuels faute de disposer de la loi universelle qui les synthétise en une formule ramassée. Aujourd'hui la concentration du processus a franchi un pallier supplémentaire avec l'informatisation de la forme-argent qui fait que ces dix millions pourraient être rassemblés en une simple ligne d'écriture sur un ordinateur. Positivement, tout le gigantesque mouvement de l'économie de la forme-argent renfermant des quantités de valeur toujours plus importantes dans des formes plus restreintes pourra être compris comme participant du mouvement d'ensemble de la civilisation humaine lui permettant d'atteindre de façon toujours plus économe ses objectifs:"En cela [l'argent] se rattache aux grandes forces de la civilisation dont l'essence est partout de réunir le plus d'énergie possible sur le plus petit espace et de surmonter, grâce à cette concentration des énergies, les résistances passives et actives à nos objectifs." (ibid., p. 223) Ces "résistances" se rapportent à ce fait universel de nature évoqué plus haut, que nous ne développeront pas plus en avant ici, que la vie cherche le chemin le plus court en devant pour cela surmonter des obstacles qui l'en empêchent.

La libération pour les tâches supérieures de la culture.
La fantastique quantité d'énergie que la forme-argent permet d'économiser va donc être désormais disponible pour l'accomplissement d'autres fonctions, supérieures. En particulier, l'accès à l'argent a pu représenter une libération pour les classes intellectuelles et les tâches supérieures de la culture.
Le problème pour ces classes, et, de façon plus générale, pour tous les esprits créatifs, a toujours été de savoir comment concilier les nécessités de la vie économique, disposer de la richesse nécessaire pour subvenir aux besoins de la vie, avec ces tâches supérieures de la culture. La forme-argent a permis de déconnecter le plus complètement possible les deux sphères de telle sorte qu'elles deviennent quasi-indépendantes l'une de l'autre. Avec l'argent le processus d'objectivation de l'économie trouve sa forme la plus radicale qui fait qu'à partir de là son détenteur n'a plus guère à se soucier de son cours; cette forme extrême de l'objectivation se retrouve dans l'expression bien connue qui veut que "l'argent travaille" (même si cette formule cache en réalité l'exploitation du travail d'autrui, l'argent n'ayant pas ce pouvoir magique de se multiplier tout seul; mais c'est là encore une autre histoire). Son possesseur n'a dès lors plus à se soucier de ses possessions et acquiert une liberté inédite pour son propre développement subjectif: "Si la liberté consiste à n'obéir qu'aux lois de son être propre, alors la distance entre possession et possesseur créée par la forme monétaire du bénéfice donne à chacun d'eux une liberté inouïe jusqu'alors..." (ibid., p. 415) La possession de la terre le permettait déjà dans une certaine mesure dans les temps anciens, mais "il fallait l'économie monétaire pour accentuer le phénomène à tel point qu'on pouvait désormais devenir un pur travailleur intellectuel, et en quelque sorte rien d'autre. L'argent [...] se distingue tant de tout objet économique particulier, qu'il laisse la plus grande liberté [...] à la pure activité intellectuelle." (ibid., p. 388) Si je suis propriétaire de terres ou d'une usine, alors j'aurai besoin d'employer une certaine quantité d'énergie pour m'occuper de leur gestion. Avec la possession d'argent, je suis à peu près complètement libéré de ces soucis et je peux le laisser "travailler" tout seul sans plus avoir à me préoccuper de son cours. L'énergie qu'il permet d'économiser dans la gestion des affaires économiques est désormais disponible pour les tâches supérieures de la culture. C'est ainsi que peut s'expliquer, en bonne partie, l'efflorescence intellectuelle qu'a connu Florence dès le XIIIème siècle comparativement à Gênes ou Venise, marquant les prémices de la Renaissance. Tandis que ces dernières, aussi riches et douées, faisaient leurs affaires par le négoce de biens particuliers, Florence avait privilégié le secteur bancaire qui nécessitait donc un investissement moindre et une plus grande liberté vis-à-vis de la sphère économique. Elle avait ainsi rendu disponible une quantité d'énergie bien supérieure pour les tâches purement intellectuelles.
Ce que nous commençons clairement à voir apparaître ici, c'est ce processus par lequel l'extension de l'économie fondée sur l'argent a pu représenter un progrès dans la réalisation de la liberté (à suivre...)


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