samedi 17 décembre 2016

L'humain est-il naturellement sociable?

Mise à jour, le 05-06-20

Introduction
Formulation du problème: remettre en question une opinion archi dominante en Occident qui veut voir dans l'égoïsme un trait naturel du comportement humain qui fait que dominerait chez l'homme les penchants asociaux. S'agit-il d'une opinion fondée en raison ou d'un préjugé typique de la pensée occidentale? Cette citation de Sahlins, qui résume un siècle et demi de recherches en anthropologie, incline à pencher plutôt du côté du préjugé:"[...] la notion occidentale de la nature animale et égoïste de l'homme est sans doute la plus grande illusion qu'on ait jamais connu en anthropologie." (Sahlins, La nature humaine une illusion occidentale, p. 55)
Démarche pour traiter le problème:
- soumettre d'abord à la critique le préjugé typiquement occidental qui veut voir dans l'égoïsme un trait naturel du comportement humain.
-montrer ensuite que pour le mode primitif d'existence de l'être humain ce qui prédomine ce sont au contraire les vertus de sociabilité et que l'égoïsme y est tenu pour une forme de pathologie mentale qui mérite de se faire soigner.
-retracer les conditions sociaux historiques du développement de l'égoïsme chez l'être humain: le principe de l'administration domestique puis la société moderne de marché.
-remettre enfin en question le concept de nature humaine; en raison, fondamentalement de sa néoténie, l'être humain est bien d'avantage le produit changeant des institutions de sa société plutôt que d'une hypothétique nature humaine immuable qui serait partout et toujours la même. Dans cette mesure nos institutions actuelles n'auraient-elles pas besoin d'ëtre profondément transformées pour favoriser et encourager les comportements prosociaux plutôt qu'un égoïsme qui menace de désintégration pure et simple la société?