mercredi 5 février 2014

1e) Thomas Paine et le revenu inconditionnel

Dernière mise à jour, le 23-06-20

C’est dans ce contexte de l’expropriation des paysans de leur terre et de la catastrophe sociale qui en découle que doit se comprendre la proposition de Thomas Paine exposée en 1797 et défendue devant le Gouvernement et l' Assemblée nationale français dans La justice agraire opposée à la loi et aux privilèges agraires. (1) Il s'agit d'une étape importante dans l’histoire de l’idée d’un revenu inconditionnel. Il est le premier à en former explicitement la notion, même si sa proposition entre fortement en résonance avec l'article 21 de la Constitution française de 1793, la plus démocratique de toutes celles qui ont été élaborées à cette époque, mais qui n'était déjà plus d'actualité au moment où Paine se présente devant l'Assemblée nationale:"Les secours publics sont une dette sacrée. La société doit la subsistance aux citoyens malheureux, soit en leur procurant du travail, soit en assurant les moyens d'exister à ceux qui sont hors d'état de travailler."

dimanche 2 février 2014

1d) La gestion libérale de la superfluité humaine: la fable des chèvres et des chiens

Pour les  tenants du credo ultra libéral au tournant des XVIIIème et XIXème siècle,  la gestion de la superfluité humaine doit être laissée, comme tout autre problème,  au mécanisme du marché "auto régulateur" chargé d‘éliminer la masse de superflus (surnuméraires). Dans sa Dissertation sur les lois sur les pauvres, Townsend donnait au credo libéral une de ses fables censée révéler  le fondement naturel de la société de marché: "La scène est l’île de Robinson Crusoé, dans le Pacifique […] Sur cette île, Juan Fernandez a débarqué quelques chèvres qui lui fourniront de la viande au cas où il reviendrait. Les chèvres se sont multipliées à une vitesse biblique…" (Polanyi, La grande transformation, p. 172)