Mise à jour, 14-05-2018
Introduction
Auguste Comte cite, pour résumer la morale chevaleresque du Moyen Age, la devise du chevalier Bayard: "Fais ce que dois, advienne que pourra". Contente toi de faire ton devoir sans te soucier des conséquences de tes actes. L’essentiel de la moralité consisterait à avoir sa conscience pour soi , quels que soient les résultats effectifs de la conduite adoptée. La maxime (règle) est pourtant suspecte. Il n'est pas non plus possible de faire totalement abstraction des conséquences de ce que nous faisons déjà par le fait que nous nous rendrions très vite complices d'actes criminels par ce biais. C'est pour donner un exemple religieux, Ponce Pilate se lavant les mains du sang de Jésus en le livrant à ses persécuteurs alors qu'il ne l'estime coupable de rien par ailleurs: la légalité et son devoir d’homme d'État le couvrent. Beaucoup plus proche de nous, c’est le cas, parmi des milliers d'autres, de l’Obersturmbannführer Eichmann chargé d'organiser bureaucratiquement la logistique des convois de chemin de fer vers les camps d'extermination nazis pendant la Seconde guerre mondiale. Lors de son procès, il ne cessait de répéter qu'il n'avait fait rien de plus que son devoir de fonctionnaire. Visiblement, se contenter de faire son devoir sans prendre en compte les conséquences risque de mener à des catastrophes. La difficulté, c'est qu'il est difficile d'évaluer les conséquences précises de nos actes. On pense, par exemple, à Albert Einstein qui aurait déclaré, en parlant du largage de la bombe atomique sur Hiroshima, que s’il avait su que ses travaux déboucheraient sur cela, il se serait fait plombier! C’est pourquoi le dicton populaire dit aussi que "les chemins de l’enfer sont pavés de bonnes intentions". Les résultats de nos actes peuvent être diamétralement opposés à nos intentions. Le problème peut donc se formuler ainsi: il semble que l'on ne peut en rester à une pure morale du devoir qui laisserait de côté les conséquences de nos actes, le tout étant alors de savoir s'il est possible d'anticiper celles-ci avec certitude.
La démarche est simple à mettre en place à partir de là:
1) Raisonnement fondant la thèse: la morale du devoir.
2) Critique de la thèse.
3) Rectification de la thèse de départ en montrant la nécessité d'intégrer le souci des conséquences dans toute éthique digne de ce nom.
4) Cet impératif est d'autant plus absolu à une époque comme la nôtre où nous pouvons désormais déclencher des processus qui ont des répercussions planétaires incalculables et irréversibles (le réchauffement climatique par exemple...)
Introduction
Auguste Comte cite, pour résumer la morale chevaleresque du Moyen Age, la devise du chevalier Bayard: "Fais ce que dois, advienne que pourra". Contente toi de faire ton devoir sans te soucier des conséquences de tes actes. L’essentiel de la moralité consisterait à avoir sa conscience pour soi , quels que soient les résultats effectifs de la conduite adoptée. La maxime (règle) est pourtant suspecte. Il n'est pas non plus possible de faire totalement abstraction des conséquences de ce que nous faisons déjà par le fait que nous nous rendrions très vite complices d'actes criminels par ce biais. C'est pour donner un exemple religieux, Ponce Pilate se lavant les mains du sang de Jésus en le livrant à ses persécuteurs alors qu'il ne l'estime coupable de rien par ailleurs: la légalité et son devoir d’homme d'État le couvrent. Beaucoup plus proche de nous, c’est le cas, parmi des milliers d'autres, de l’Obersturmbannführer Eichmann chargé d'organiser bureaucratiquement la logistique des convois de chemin de fer vers les camps d'extermination nazis pendant la Seconde guerre mondiale. Lors de son procès, il ne cessait de répéter qu'il n'avait fait rien de plus que son devoir de fonctionnaire. Visiblement, se contenter de faire son devoir sans prendre en compte les conséquences risque de mener à des catastrophes. La difficulté, c'est qu'il est difficile d'évaluer les conséquences précises de nos actes. On pense, par exemple, à Albert Einstein qui aurait déclaré, en parlant du largage de la bombe atomique sur Hiroshima, que s’il avait su que ses travaux déboucheraient sur cela, il se serait fait plombier! C’est pourquoi le dicton populaire dit aussi que "les chemins de l’enfer sont pavés de bonnes intentions". Les résultats de nos actes peuvent être diamétralement opposés à nos intentions. Le problème peut donc se formuler ainsi: il semble que l'on ne peut en rester à une pure morale du devoir qui laisserait de côté les conséquences de nos actes, le tout étant alors de savoir s'il est possible d'anticiper celles-ci avec certitude.
La démarche est simple à mettre en place à partir de là:
1) Raisonnement fondant la thèse: la morale du devoir.
2) Critique de la thèse.
3) Rectification de la thèse de départ en montrant la nécessité d'intégrer le souci des conséquences dans toute éthique digne de ce nom.
4) Cet impératif est d'autant plus absolu à une époque comme la nôtre où nous pouvons désormais déclencher des processus qui ont des répercussions planétaires incalculables et irréversibles (le réchauffement climatique par exemple...)